Comité d’organisation du 1er Mai

p.a. CGAS, Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève -

iban CH24 0900 0000 1775 3619 5

info@cgas.ch

discours de Nicole Malcotti (ACG + FCTA)

Bastions

jeudi 1er mai 1997 par Claude Reymond

DISCOURS DU 1ER MAI 1997

de Nicole Malcotti pour Actions (Association des commis de Genève + Fédération des travailleurs du transport, du commercer et de l’alimentation)

Merci.

Merci pour votre détermination / à contrer les attaques faites aux chômeurs.

Merci d’avoir aidé les syndicats et autres organisations / à recueillir pour le référendum / contre l’arrêté fédéral urgent diminuant les indemnités de chômage / 20’000 signatures en 6 semaines à Genève – et 60’000 en Suisse .

Grâce à vous, / le peuple suisse pourra voter sur la question cet automne. / D’ores et déjà, nous vous appelons à soutenir le NON / et à le faire savoir.
Plus de cinq années de crise économique se sont soldées par un taux de chômage sans précédent.

La déréglementation imposée n’a servi qu’un seul objectif : / accroître les bénéfices de certaines entreprises et des spéculateurs.

Heureusement vous êtes de plus en plus nombreux à rejoindre les syndicats / afin de marquer votre refus d’une politique économique / qui tend à une large paupérisation des salariées et salariés / qui provoque une fracture sociale.

La résistance des travailleurs de tous les secteurs confondus / a pris la forme au mois de décembre dernier / d’un refus sans appel de la révision de la loi sur le travail.

Cette victoire a donné un élan sans précédent / à la lutte pour préserver les emplois et les acquis sociaux.

Permettez-moi d’évoquer le combat du personnel de la brasserie Cardinal à Fribourg / pour maintenir l’activité de leur entreprise dans cette ville et par conséquent / pour conserver leur travail. Le soutien total de la population / envers les travailleuses et les travailleurs de CARDINAL / en faveur de la résistance au démantèlement / a été démontré.

Par ailleurs, / si la baisse des salaires est sur toutes les lèvres des employeurs, / les salariés de Zchokke / avec leurs syndicats / ont fait reculer le patronat par une réaction efficace, / rapide / et exemplaire, / par 24 heures de grève.

Ces deux événements, / parmi tant d’autres, / démontrent de façon indéniable / que la mobilisation et l’unité des travailleurs et des travailleuses / peut faire échec à la politique des barons de l’économie helvétique.

Si de plus en plus de personnes rejoignent les syndicats, / un constat s’impose : / les femmes se mobilisent !

Les droits des femmes ont été longtemps considérés comme acquis, / souvent ignorés, / parfois même méprisés.

Aujourd’hui, / les droits des femmes redeviennent / le centre de toutes les attentions.

Après l’entrée en vigueur / il y a bientôt une année / de la loi sur l’égalité entre femmes et hommes, / regardez le Conseil fédéral / décider à promouvoir une réflexion sur le rôle des femmes / en mettant sur pied un programme national de recherche.

Mais il ne faut pas se leurrer !

Dans le contexte économique actuel, / les femmes sont toujours plus fragilisées / et discriminées.

Selon une récente étude genevoise, / une femme gagne en moyenne Frs 1’032.— de moins par mois qu’un homme / et 40% de cette différence de salaire / est due à un comportement discriminatoire des employeurs.
Le rapide développement du secteur des services et de la vente / a également eu pour conséquence / de favoriser les contrats sur appel / et les emplois à temps partiel.

Ils sont occupés en grande majorité par des femmes, / ils engendrent une précarité de l’emploi / qu’elles subissent de plein fouet.

Connaissez-vous le malheureux exemple du canton du Valais / et sa référence à la notion de revenu de ménage / pour évincer du marché du travail / les femmes dont l’époux n’est pas au chômage...

Force est de constater / que le respect et l’exercice des droits / n’ont que peu de perspectives et d’avenir / sans une démarche collective et solidaire.
C’est pourquoi, / la Communauté genevoise d’action syndicale, / la CGAS, / a lancé une vaste campagne d’information concernant les nouvelles dispositions de la loi sur l’égalité.

Une permanence juridique gratuite a été mise sur pied / afin de permettre aux femmes en particulier de mieux se défendre / de permettre à toutes et tous / de faire avancer l’égalité dans la vie professionnelle.

Par ailleurs, / les syndicats implantés sur les services et la vente / vont mettre en oeuvre une offensive visant à juguler / la précarité du travail sur appel.

Nous sommes les unes et les autres / porteurs de messages d’espoir / pour bâtir une société libre, juste.

Nous savons qu’un long chemin / reste à parcourir pour horizon une Europe sociale et unie, / dans un monde solidaire.

Je suis intimement convaincue / que malgré les écueils qui ne manqueront pas de nous barrer la route, / nous saurons avec force et détermination / les contourner / et apporter l’élan indispensable / pour édifier ensemble / un nouveau contrat social.

Aussi, / parce que nous voulons cette édification par voie démocratique,
parce que nous croyons / que la société civile peut choisir ses options sans violence militaire /
nous resterons farouchement opposés à l’utilisation,
à la fabrication, / et à l’exportation des armes !

Hommes et femmes, / citoyens,
souvenez-vous en le 8 juin !
 
Vive le 1er mai, vive l’égalité !