Communauté genevoise d’action syndicale

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Mauro Poggia sacrifie le personnel de vente au prétexte de la crise

vendredi 12 février 2021 par Joël VARONE

Alors que les études montrent que le commerce de détail dans son ensemble n’a pas souffert de la crise (les augmentations de chiffre d’affaire du commerce alimentaire compensent largement les baisses du commerce non alimentaire), le Conseil d’Etat a lancé le 10 février 2021 une consultation pour péréniser les ouvertures des commerces trois dimanches par année ainsi que l’ouverture retardée du samedi soir.

Dans son message, le Conseil d’Etat argumente ainsi : "Dans les circonstances que nous traversons, et qui perdureront sur le plan économique, le secteur du commerce aura besoin d’un soutien déterminé afin de lutter plus efficacement contre une concurrence qui s’est encore amplifiée, tant de la part des commerces de France voisine, que du commerce en ligne. Nous devons tous être conscients que les emplois de ce secteur économique pourront être préservés, avec les conditions renégociées par les partenaires sociaux, si nous donnons aux commerces les moyens de rester compétitifs."

La prolongation des ouvertures le samedi, imposée par arrêté du Conseil d’Etat depuis fin novembre au personnel de vente sans aucune compensation, trouve ici son véritable motif.

Depuis fin novembre, le Conseil d’Etat avait invoqué des motifs sanitaires à cette extension. L’ouverture prolongée devait permettre une dilution dans le temps du flux de clientèle. En avançant à présent un argument purement économique à cette extension, le Conseil d’Etat avoue ainsi que l’ouverture prolongée des commerces ne poursuit nullement un but sanitaire et qu’elle ne vise qu’à assurer un meilleur chiffre d’affaire aux commerçants. Or qui dit meilleur chiffre d’affaire dit flux de clientèle plus important en contradiction flagrante avec les impératifs sanitaires qui demandent de s’en tenir aux achats essentiels.

Le Conseil d’Etat, et le chef du Département concerné Mauro Poggia, avouent ainsi leurs manoeuvres et discréditent les autres mesures mises à place pour lutter contre l’épidémie.