Communauté genevoise d’action syndicale

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Manifestation

ABYA YALA UNIS - Contre les coups d’état, les blocus, les multinationales, et le fascisme - Pour la souveraineté des peuples

vendredi 17 février 2023 par Marlene Barbosa

La situation ancienne, mais aussi actuelle, de l’Amérique latine avec les coups d’État sous leurs différentes formes, a fait l’objet de plusieurs appels et mobilisations de la communauté latino-américaine à l’étranger et de la solidarité des peuples européens, qui entretiennent des liens familiaux et économiques étroits avec les pays d’origine par l’envoi de devises et le soutien de leurs économies. C’est pour ces raisons, entre autres, que nous nous exprimons à nouveau aujourd’hui face à tous les événements actuels.

En ce sens, les Latino-américains de l’étranger élèvent la voix, dénoncent et rejettent une fois de plus le harcèlement, les coups d’État, les blocus et le pillage permanent que connaît l’Amérique latine depuis des siècles.

Le plan Condor, mis en oeuvre dans les pays du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), a acquis son expression maximale avec le coup d’État au Chili en 1973, et dont l’objectif était la mise en oeuvre de la politique du bâton, du silence et de l’extermination des partis démocratiques et des mouvements de gauche, ainsi que l’imposition d’un modèle économique néolibéral, qui a pris le Chili comme laboratoire, ou enfant obéissant de la politique du choc économique.

Puis, en 2009, avec le coup d’État au Honduras, réalisé par les forces armées, qui ont expulsé le président de l’époque, Manuel Zelaya, ça a recommencé avec l’opération Condor 2, où la droite hondurienne a utilisé comme prétexte l’appel à une consultation populaire qui modifierait la Constitution par le biais d’une Assemblée constituante.

Cela a continué au Brésil en 2016, et malgré les 13 ans de succès des gouvernements du Parti des Travailleurs (PT), la droite brésilienne et internationale, en complicité avec les médias, a instrumentalisé la justice avec la politique (de discrédit contre la corruption), pour justifier les Guerres Judiciaires ou l’impeachment, qui ont culminé avec le coup d’État contre Dilma Rousseff et l’arrivée de l’ultra-droite avec Bolsonaro, qui a promis de détruire toutes les réformes sociales du PT en faveur des politiques économiques néolibérales.

En Équateur, après deux périodes de gouvernement progressiste de la Révolution citoyenne, représentée par Rafael Correa, l’Équateur connaît actuellement une profonde crise politique, depuis le gouvernement de Lenin Moreno en 2017, caractérisée par la violation constante des droits de l’homme, les féminicides, la violence aveugle, les enlèvements, les meurtres à gages, la persécution judiciaire et les massacres de leaders de l’opposition dans les prisons. Et où récemment, lors des élections régionales et du référendum constitutionnel, le Mov. de la R. Ciudadana a battu le président de droite Guillermo Lasso.

En Bolivie, entre le 20 octobre 2019 et septembre 2020, l’ultra-droite fasciste bolivienne a déguisé le coup d’État perpétré contre le MAS et Evo Morales en fraude électorale. Les enquêtes et les rapports de milliers d’audios, de vidéos, d’articles de journaux, ont confirmé qu’un coup d’État a bien été consommé, qui a été planifié avant le processus de vote avec le soutien de l’OEA. Malgré le nouveau triomphe du MAS, les mêmes méthodes fascistes continuent d’être mises en oeuvre, visant à discréditer et à déstabiliser le gouvernement actuel, générant ainsi une polarisation raciste entre les différentes régions du peuple bolivien.

En Colombie, en 2019, le coronavirus a mis à nu le vieux système d’inégalité, politique, économique et social, qui existe depuis plus de 200 ans avec un conflit armé social, politique et interne. La politique d’intimidation, d’agression, de massacres, de disparitions forcées et d’impunité, exercée par les gouvernements de droite soutenus par les forces armées et les groupes narco-paramilitaires, ajoutée à la tentative de réforme fiscale préjudiciable aux pauvres, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’indignation de la population et a conduit la majorité des secteurs sociaux à descendre dans la rue pour réclamer les droits qui leur avaient été refusés jusqu’alors.

Au Guatemala, face à la crise historique généralisée due à la corruption, qui coopte les plus hautes sphères du pouvoir, le narco État et le ministère public persécutent les juges, les procureurs et les journalistes indépendants qui enquêtent sur les actes de corruption, les violations des droits de l’homme et les abus de pouvoir. Á cela s’ajoute l’agression constante aux peuples autochtones, en raison des intérêts économiques et stratégiques représentés par les réserves de leurs territoires.

En Haïti, face à la nouvelle tentative d’invasion, nous nous joignons au rejet la population haïtienne depuis différents secteurs sociaux, qui réclame le respect du droit international et l’autodétermination des peuples, a choisir librement leur gouvernement et leur destinée.

Depuis plus de quarante ans, le Pérou a été le protagoniste de la capture de l’État et de ses institutions par les élites de droite qui, grâce à des stratégies économiques néolibérales associées à la corruption et au racisme structurel, ont pillé, trompé et exclu la majorité de la population du pays à la participation politique et citoyenne. Ces mêmes groupes de pouvoir, aidés par le Pentagone et la droite internationale, ont réussi à briser l’État de droit dans le pays, le plongeant dans le chaos, la mort, la violence et l’impunité. Nous demandons la démission de la génocide Dina Boluarte, la fermeture du Congrès, de nouvelles élections et la création d’une Assemblée nationale constituante inclusive et paritaire, ainsi que la libération de Pedro Castillo, dont les droits sont violés.

Cette politique tirée de Washington qui cherche à piller les richesses des différents pays d’Amérique latine, en imposant des gouvernements abjects au Nord, est mise en évidence par le harcèlement, le blocus criminel et le vol injuste du gouvernement et du peuple de la République bolivarienne du Venezuela depuis les gouvernements de Chávez et qui se poursuit encore contre Nicolás Maduro.

La droite internationale, avec des alliés dans différents pays d’Amérique latine, n’a pas de répit et c’est pourquoi nous assistons en Argentine à la tentative d’assassinat de l’actuelle vice-présidente Cristina Kirchner, qui vit et fait face à une guerre juridique (Lawfare) visant à disqualifier sa participation politique.

Il a été démontré que derrière les guerres juridiques, les coups d’État, les blocus, les menaces et les tentatives d’assassinat contre les dirigeants progressistes et de gauche d’Amérique latine, il y a non seulement le gouvernement des États-Unis et ses alliés, les gouvernements européens, mais aussi, les grandes multinationales et le capital financier qui les soutiennent, voient dans les gouvernements progressistes, la perte de leurs intérêts et de leur pouvoir de manipulation et pillage en Amérique latine.
Compte tenu des faits ci-dessus, nous, signataires et présents dans la manifestation, dénonçons et répudions devant les organisations internationales et le monde entier, la politique d’ingérence, de pillage et d’extermination des États-Unis et des gouvernements européens envers le continent de AL et exigeons le respect du droit international, ainsi que le respect à l’autodétermination des peuples.

PS:

Signataires :
Sociedad Civil Peruanoxs en Suiza « Quinto Suyo », Colombia Humana-Suiza, Red Wiphalas Network, Bolivia Plurinacional-CH, Aipazcomun, ALBA-Suiza, Comité Internacional LulaLivre-Genève, Integración Ciudadana-Ecuador, Red de Tamboreras de Suiza, Memoria y Justicia-Chile, Ciudadanías y Participación Política en Guatemala, RED Internacional de solidaridad con Guatemala, BreakFree-Suisse, Argentinxs para la Victoria Suiza (ApV), Patria Grande Internacional, On y Va Globalizando la Solidaridad, Ass. Vida y Utopía Nord Sud, Commission d’Appui aux Peuples Originaires du Chili, Solidaridad Latina, Parti du Travail-Genève, DAL, SolidaritéS-Genève, Ensemble à Gauche, Parti Socialiste-Genève, CETIM