Comité d’organisation du 1er Mai

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2010-05-01mai_discours PSG VALIQUER Nicole La Pierre

samedi 1er mai 2010 par Claude Reymond

Résistance ! Un appel fort et collectif qui nous fédère en ce 1 mai 2010.

Résistance, une volonté partagée qui prend tout son sens alors que nous sommes, hommes et femmes, rassemblés autour de la Pierre, à quelques pas du Monument à la mémoire des brigades internationales. Comment ne pas voir un fil rouge entre ces 4000 à 5000 personnes qui ont participé à une contre manifestation le 9 novembre 1932 pour protester contre la tenue d’une réunion de l’Union nationale à la salle communale de Plainpalais au cours de laquelle il sera procédé à « la mise en accusation des sieurs Nicole et Dicker », sur le mode des procès publics instaurés en Allemagne par les nazis et plus de 800 Suisses qui se sont engagés dans les brigades internationales en faveur de l’Espagne républicaine, tous et toutes pour défendre la démocratie, et les participant-e-s de ce Premier Mai placé sous le signe de la résistance, comme posture non de repli, mais de force de proposition pour une société où liberté rime avec égalité ?

Oui, nous sommes reliés à ces hommes et à ces femmes, anonymes le plus souvent, qui ont su résister, parfois au péril de leur vie, et dire Non au fascisme, Non à une société fondée sur l’exploitation de l’homme par l’homme, Non au mépris des droits fondamentaux et rêver à une société où l’égalité trouve forme et concrétisation dans l’ensemble de la vie quotidienne.

Aujourd’hui, comme dans les années 30, en résistant, nous nous élevons contre toutes les formes de populisme qui fleurissent et font recette, en période de crise tout particulièrement. Rappelons qu’en février 1936, le nombre de chômeurs pour l’ensemble de la Suisse est de 124’000, soit cinq fois plus en cinq ans. Genève compte alors 178’000 habitant-e-s, dont, il faut le souligner, ¼ d’étrangères et étrangers, et 8’000 chômeurs. A Genève, le parti chrétien-social propose, là où c’est possible, de remplacer une travailleuse par un travailleur au vu du chômage. Avec la guerre de 1914, on a assisté au départ progressif des étrangers remplacés par des Confédérés venus en majorité de cantons catholiques. De 46’000 en 1914, ils sont 75’000 20 ans plus tard contre 64’000 Genevois. Ce sont des proches, mais étrangers eux aussi ! Oltramare dira : « Lisez la chronique des faits divers, vous serez édifiés. Le 2 mars, la police a arrêté un Neuchâtelois pour vagabondage, une domestique fribourgeoise (...). vous chercherez en vain le nom d’un Genevois. »

Les frontalières et les frontaliers sont les conférées et confédérés d’alors. Or, comme le souligne le comité référendaire contre la révision de la LACI, les frontalières et frontaliers ont été parmi les premières victimes des licenciements ou non renouvellement de contrats opérés par de grandes entreprises qui avaient pourtant réalisé d’importants bénéfices ces dernières années (Agie Charmilles, Rolex,…). En 2009, 45% des personnes victimes d’un licenciement collectif ne résidaient pas dans le canton. Le taux de chômage des frontaliers (Suisses résidents en France compris) a explosé. La résistance doit s’organiser avec l’ensemble des travailleurs et travailleuses pour défendre l’emploi et mener une véritable politique de l’emploi à l’échelle de l’agglomération.

Lors de toutes les crises économiques, le même scénario se répète en autant de scènes différentes. Pressions sur le travail des femmes, pressions sur les salaires et les conditions de travail, pressions sur les conventions collectives, pressions sur la liberté syndicale, pressions sur le logement... Le droit Travail égal - salaire égal et le droit au logement ne sont ainsi toujours pas garantis et les délégué-e-s syndicaux ne sont pas protégés. Encore aujourd’hui, nos camarades paient de leur personne, comme Marisa et Murad. La résistance doit se poursuivre et s’amplifier ; après la belle victoire contre la baisse des rentes, résistons et disons Non à la révision de l’assurance chômage en signant le référendum. Résistons et occupons le terrain avec nos propositions.

Résister, c’est condamner les propositions jusqu’ici impensables qui peu à peu deviennent légitimes pour certains, ici et ailleurs, qui dressent les hommes et les femmes, entre eux, et qui bafouent les droits fondamentaux. Résister, c’est ensemble faire entendre la voix du peuple de gauche pour le droit au logement, pour le droit à l’emploi et à la formation, pour le respect des droits fondamentaux et pour l’égalité entre hommes et femmes. Résister passe par l’union de l’ensemble des forces de gauche !

Nicole Valiquer