Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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la seule vraie richesse : le travail humain

Olivier DE MARCELLUS du comité FSL

mardi 19 mai 2009 par Claude REYMOND

1) Il y a une chose de certain dans le système capitaliste : où qu’il investit, le capitaliste ne le fait que pour faire un profit, qui est soutiré directement ou indirectement des résultats du travail. Cela réduit forcément d’autant le pouvoir d’achat des salariés. C’est pourquoi, de tout temps, ce système tend vers la surproduction, une faiblesse de la demande. Et quand les usines commencent à fermer et licencier, la demande se met à baisser d’autant plus vite. C’est le plongeon dans la crise que le monde vit aujourd’hui, avec des millions de voitures neuves que les chômeurs ne peuvent pas acheter , les villages de tentes à côté des maisons vides...

Mais remarquez alors l’absurdité des remèdes proposés ! Le système s’effondre parce qu’il y a trop de capitaux accumulés et pas assez de demande. Il est donc évident que si on voulait vraiment remettre rapidement l’économie en marche, les Etats devraient mettre leurs milliards du côté de la demande, par exemple en garantissant les hypothèques des millions d’américains qui perdent leurs maisons, en finançant directement des économies d’énergie dans le bâtiment, des énergies renouvelables, des transports en commun, etc. Ca relancerait directement la demande, la production et l’emploi. Au lieu de cela, ils renflouent les banques, les preteurs qui avaient justement tellement trop de capitaux qu’elles ont dû les placer n’importe comment ! Ils regonflent la baudruche ! Absurde ? En fait, pas du tout, car leurs « experts » sont tous... des banquiers, et leur but c’est de sauver leurs profits et de leur permettre de profiter de la crise pour agrandir leur pouvoir.


2) Mais avons nous besoin des banques ? Non ! La richesse réelle n’est pas dans l’argent ou les crédits bancaires, ni dans les « valeurs » sur la Bourse, ni vraiment dans les biens matériels accumulés (maisons, usines, etc.). Elle est dans le travail humain.

En effet, aujourd’hui toutes ces autres « valeurs » se dégonflent sous nos yeux comme des baudruches, car elles n’ont de la valeur que dans la mesure où elles représentent ou peuvent activer la seule vraie richesse : le travail humain.

C’est ainsi que, quand tout l’édifice s’écroule comme un jeu de cartes, nous voyons les Etats - qui, en temps ordinaire, acceptent de s’endetter et de payer des intérêts auprès des banques pour financer leurs activités - brusquement se rappeler qu’ils peuvent directement fabriquer des trillions ! En effet, pourquoi les Etats sont-ils le « préteur de dernier recours » ? Parce que leur crédit est sûr dans la mesure où ils peuvent s’approprier une part du travail de chacun à travers l’impôt.

Il faut d’urgence prendre conscience que la manière dont les Etats sont en train d’utiliser leur pouvoir pour « relancer l’économie » (en réalité, pour garantir les profits financiers) signifiera pour nous une exploitation, une austérité sans précédent – et tout cela pour simplement relancer la même machine à crises, la même fabrique d’inégalités et de destructions !

Nous pourrions pourtant profiter de cette irruption de la politique dans l’économie pour exiger d’autres logiques, tant celle du « crédit » permettant la mise en œuvre du travail, que celle de la production et de la circulation des biens…. et pour répondre aux désastres sociaux, climatique, et énergétique qui s’aggravent chaque jour.



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