Communauté genevoise d’action syndicale

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Commerce des services (TiSA)

Ce que l’Uruguay peut, d’autres le pourraient...

jeudi 17 septembre 2015 par Claude REYMOND

C’est avec une immense satisfaction que le Collectif Stop TiSA ! a pris acte de la décision du gouvernement de l’Uruguay de se retirer de la négociation actuellement en cours à Genève de l’ Accord sur le commerce des services, plus connu sous son acronyme anglais TiSA (Trade in Services Agreement).

C’est parce que l’objectif primordial de TiSA – l’ouverture au marché privé de l’ensemble du commerce des services menace directement l’accès de l’ensemble de la population aux services essentiels, en particulier à l’eau potable, aux semences saines, aux soins de santé – que le gouvernement uruguayen a pris cette décision.

C’est sous la pression des organisations syndicales et des mouvements populaires opposés à la mainmise des multinationales sur la satisfaction des besoins essentiels de la population que le gouvernement de l’Uruguay a pris cette décision que nous saluons.

Mais, si la libéralisation du commerce des services aurait des conséquences délétères sur les populations du Tiers monde, ses effets se feraient sentir aussi pour les populations des pays dits développés.

La mise en concurrence avec le secteur privé de l’enseignement ou des systèmes de soins publics aurait en effet des effets néfastes pour la majorité des usagers/ères tout comme pour les employé.e.s de ces services, les standards du privé s’imposant, par le « jeu de la concurrence » sur ceux du service public.

D’autre part, la volonté affichée des pays qui négocient TiSA de supprimer tous les obstacles à l’enrichissement sans limites des entreprises pourvoyeuses de services ne peut qu’entraîner des dégâts majeurs, tant en matière de contrôle des activités bancaires et financières que de protection de l’environnement ou de la qualité alimentaire.

C’est pourquoi nous considérons que ce que l’Uruguay peut, d’autres aussi le peuvent ; à ce titre, nous exigeons que, dans l’intérêt de la population de la Suisse et de celles des pays pauvres, le Conseil fédéral se retire aussi des négociations en cours à Genève.

Comme ce fut le cas pour le gouvernement uruguayen, en Suisse aussi, c’est grâce à la pression d’un vaste mouvement populaire que le Conseil fédéral pourra être amené à prendre une telle mesure.

Les décisions récentes de plusieurs villes –Lausanne, Renens, Meyrin, Carouge...- de se déclarer « zone hors TiSA » constituent un premier pas en ce sens, mais encore insuffisant.

C’est pourquoi le Collectif Stop TiSA appelle les partis et syndicats, les mouvements et associations, les hommes et les femmes de ce pays qui n’acceptent pas que nos vies soient sources de juteux profits pour les multinationales, à construire, ensemble, un vaste front pour que, à l’instar du gouvernement uruguayen, la Suisse se retire de la négociation de TiSA.

PS:

Pour le Collectif Stop TISA ! : Paolo Gilardi et Eric Decarro




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