Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Quelle est la situation des EMS ?

vendredi 2 février 2007 par Claude REYMOND

Depuis des années dans les EMS, les besoins des personnes âgées augmentent et les prestations diminuent. Pourquoi ? Suite au développement des soins à domicile dans le canton de Genève, l’entrée des personnes âgées en EMS a été considérablement retardée. Par ailleurs, l’espérance de vie de la population augmente et va continuer d’augmenter. Tout cela fait que les personnes âgées arrivent toujours plus tard en EMS et nécessitent toujours plus de soins. En clair, et comme le démontre le tableau ci-dessous, le temps de soins moyen en EMS à Genève a augmenté d’environ 30% entre 1998 et 2005. Dans un même temps, le personnel, lui, n’a augmenté que de 3%. C’est donc la qualité de la prise en charge qui n’a cessé de diminuer depuis 1998.

La Planification médico-sociale de l’Etat va-t-elle améliorer les choses ?

Au contraire. Sous la formule « la bonne personne au bon endroit », les autorités envisagent de retarder encore l’entrée des personnes âgées en EMS. Celles-ci vont donc arriver toujours plus atteintes dans leur santé, et il y aura encore moins de personnel pour assurer leur prise en charge. On le voit, le Conseil d’Etat n’envisage aucune solution qui puisse garantir les soins et l’encadrement nécessaires aux personnes âgées en EMS.

L’Etat n’est-il pas tenu d’assurer les soins dans les EMS ?

La loi actuelle (J 7 20) prévoit que l’EMS « affecte à la prise en charge des pensionnaires un personnel, suffisant en nombre et en qualification ». Malheureusement, cette loi mentionne un vœu pieux qui n’a pas de valeur contraignante pour l’Etat. D’où la nécessité de clarifier le texte actuel, afin de poser un cadre légal qui garantisse aux personnes âgées tout l’encadrement nécessaire. Pour ce faire, un outil de mesure du besoin en soins est indispensable, quel que soit cet outil.

Que veut l’initiative ?

L’initiative 125 ne réclame qu’une seule et unique chose : assurer la totalité des soins et de l’encadrement nécessaires aux personnes âgées. A cette proposition, l’Etat a commencé par nous répondre que c’était déjà le cas. Selon les autorités, notre initiative était donc inutile et n’engendrait aucun coût. Dans un deuxième temps, l’Etat a volontairement exagéré les coûts de l’initiative pour effrayer la population, parlant tout d’abord de 50 millions, puis de 60 millions, et aujourd’hui de 66 millions. Si on attend encore un peu, nul doute que nos élus parleront de 70 millions. Même s’il sera nettement plus modeste, il est certain que cette initiative aura un coût, mais celui-ci se justifie par la dignité que nous devons à nos aînés.

Une réponse pour le long terme

Et puis surtout, l’initiative entend répondre aux besoins des personnes âgées en EMS de façon durable. En effet, de par le vieillissement prévisible de la population, le travail des EMS ne va pas aller en s’allégeant. C’est pourquoi il faut poser un cadre législatif clair qui permette aux EMS d’accomplir leur mission dans le long terme.

Une fausse accusation

Les opposants à l’initiative prétendent que les initiants voudraient uniquement améliorer les conditions de travail du personnel. C’est faux. La loi actuelle fixe déjà les conditions de travail, en faisant référence à la Convention Collective de Travail. Les initiants, eux, ne poursuivent qu’un seul objectif : le bien-être des personnes âgées.

Pourquoi voter OUI à l’initiative ?

L’initiative pose les bases d’une politique sereine et humaine de la personne âgée. Les EMS doivent pouvoir dispenser tous les soins et l’encadrement nécessaires à leurs résidants. Restreindre ces soins, c’est s’attaquer aux plus faibles de notre société, ceux qui vivent aujourd’hui leur grand âge. C’est aussi oublier que ce grand âge nous concernera un jour et que nous aurons alors les soins que nous aurons votés.

Que peut-on faire ?

Aujourd’hui : en parler autour de vous.


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